CATERINA CAULI

La passion pour l’expression du corps m’a saisi depuis mon plus jeune âge. Très tôt j’ai senti intuitivement la nécessité de me diriger vers les arts du corps. L’expression corporel me permettait de prendre de l’air en laissant libre cours à mon énergie d’enfant et surtout de pouvoir exprimer mes émotions par le corps dans un cadre sécurisant. Plus tard j’ai fait de ma passion ma profession. J’ai quitté mon pays, je me suis formée à Paris aux arts du mime et du geste avec deux grands maîtres que je porte dans mon cœur, et perfectionné mon geste avec de nombreux master-class en danse et théâtre physique. Je suis devenue artiste mime-danseuse et enseignante pendant 15 années à Paris. Le mime c’est une art particulier qui ne fait pas des manières. Elle requiert un travail d’épuration minimaliste dans les gestes et les intentions afin de pouvoir aller à l’essence des choses. La création artistique a été pour moi une manière de questionner l’humanité et d’en représenter ses échos. Avec le temps j’ai réalisé que la création est un outil de connaissance de soi et d’épanouissement extraordinaire. Ce qui me fascinait le plus c’était ce monde souterrain auquel l’art ouvre l’accès. Cette fenêtre vers l’intérieur qui ouvre un passage sur un portrait de la profondeur humaine qui me passionnait davantage. L’art devenait pour moi un support d’expression du monde intérieur, de la vie fantasmatique, des désirs, des rêves mais aussi du chaos, des émotions et pulsions les plus brutales. L’enjeux c’était d’abord de pouvoir rencontrer ces vicissitudes puis pouvoir les raconter. Leur donner une « forme poétique et esthétique » dans un langage universelle qui soit compréhensible pour tous. L’enseignement à un public très varié (enfants, jeunes, adultes amateurs et professionnels) m’a amenée à aiguiser mon regard sur le corps des autres et accompagner les élèves dans l’émergence de leur créativité́. Les années dédiées à l’enseignement m’ont permis de me rendre compte que l’outil que j’utilisais, « le corps », était un instrument très puissant qui pouvait révéler autant les potentialités que les fragilités. Ces expériences m’ont inspiré́ un réel goût pour « l’accompagnement », et m’ont donné́ l’envie d’aller plus loin. C’est dans l’optique d’approfondir cette quête de sens par le corps, comprendre sa vérité́ à lui et les liens qu’il entretient avec la dimension psychologique et émotionnelle que je me suis intéressée à l’art-thérapie. J’ai entrepris des études en Danse-thérapie à Paris V et obtenu un Master en 2011. À Paris j’ai eu l’opportunité de conduire des ateliers d’art-thérapie à médiation corporelle auprès de personnes en difficulté en hôpital de jour, au sein des foyers médicalisés puis pour une association qui s’occupait des jeunes placés suite aux maltraitances familiales. Parallèlement je continuais le métier d’artiste-enseignante et à nourrir mon intérêt pour « la profondeur de la nature humaine » en faisant des recherches personnelles. Petit à petit le monde du spectacle et de l’enseignement perdait de son attrait à mes yeux. Mobilisée par le désir d'être au plus près des gens, j’ai décidé de donner complètement place à ma vocation pour « l’accompagnement de l’humain ». Embrasser le métier de psychothérapeute a été pour moi une évidence sur mon parcours. Ainsi je suis rentrée en formation professionnelle de Thérapeute Psychocorporel à L’Institut Arborescens à Dijon en 2022. L’approche Arborescens considère l’humain dans sa totalité, comme un organisme complexe et dynamique où ses composantes physiologique, psychologique, émotionnelle, énergétique et sociale sont indissociables et interdépendantes. Forte de mon bagage, je suis honorée aujourd’hui de pouvoir enfin accompagner les personnes désireuses d’entreprendre le chemin.